Parce qu'elles sont elles-mêmes des dévoreuses de livres, les membres de l'association Dangereuses Lectrices ont choisi pour la deuxième édition de leur festival à Rennes fin septembre de tourner autour du mot manger.

En partenariat avec la librairie la Nuit des Temps, ce week-end aux Ateliers du Vent s'attachera à mettre en lumière des autrices mais aussi des cuisinières, à décortiquer la grossophobie mais aussi le véganisme.

Camille Ceysson , responsable de la communication du festival, répond à quelques questions pour nous mettre l'eau à la bouche.

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Breizh Femmes - Qui sont les fondatrices du festival ?

Camille Ceysson - On est sept dans l'équipe, toutes bénévoles. A l'origine de l'association fondée en juillet 2018, il y a une bande de copines qui se sont toutes plus ou moins rencontrées en faisant du roller derby. En fait, au bout de quelques années, on a voulu quitter ce sport qui perdait son côté politique et on avait envie de retrouver une vie d'équipe et en même temps de mettre en place un rendez-vous militant. Dans toutes les choses qui nous rassemblaient, outre le féminisme, il y avait les livres et la lecture... Parmi nous, il y a une libraire et plusieurs personnes qui travaillent dans le milieu culturel. On avait envie d'offrir un espace aux gens qui sont militants comme aux gens qui ne le sont pas sur des thématiques grand public. A notre connaissance ce type d'événements n'existait pas et était très attendu.

BF - La littérature féministe, qu'est-ce que c'est ?

Camille Ceysson - Le terme « féminisme » s'est imposé d'emblée pour nous. Mais il recouvre beaucoup de choses ; il y a cinquante nuances de féminisme ! Ce qu'on souhaite c'est que sur le festival tout le monde se retrouve sur cette notion-là qu'il s'agisse de convictions soit assumées par les autrices soit véhiculées par les textes sachant que dans un essai c'est bien sûr plus simple à identifier que dans de la fiction. Disons qu'il s'agit de textes sur des femmes actrices de leur destinée. On pense que la lecture est une activité émancipatrice à la portée d'à peu près tout le monde et on ne se limite pas à un genre de littérature ; on parlera d'essais, de romans bien sûr mais aussi de bande dessinée, de théâtre... c'est la littérature au sens très large afin de toucher un public le plus large possible. Parce qu'on considère que la parole des femmes reste encore et toujours minoritaire, on veut mettre la lumière sur des femmes autrices mais on ne s'interdit pas d'inviter des auteurs si certains traitent des sujets qui nous intéressent. Cette année, il n'y aura que des femmes ; apparemment il n'y a pas beaucoup d'hommes qui écrivent sur la thématique que nous avons choisie !

BF - Comment s'organise cette deuxième édition ?

Camille Ceysson - L'an dernier notre bilan était hyper positif avec plus de 1300 personnes sur le week-end ; on ne s'attendait pas à un tel succès dès la première année. Du coup, on repart sur le même format, deux jours, au même endroit, les Ateliers du Vent, dans une configuration plus spacieuse, en partie à cause de la crise sanitaire qui nous oblige à respecter des distances. Pour éviter les longues files d'attente notamment pour assister aux tables rondes, la salle où elles se dérouleront sera fermée dès qu'elle sera pleine et on demandera au public de la vider entièrement entre deux intervenantes ce qui permettra une meilleure circulation d'un point de vue sanitaire mais aussi d'éviter que ce soit les mêmes personnes qui assistent à tous les rendez-vous. On ne fait pas de réservation, il faudra arriver un peu tôt et s'armer peut-être de patience. Le prix reste libre et bien sûr on garde le village associatif avec de nouveaux invités dont Histoire du Féminisme ou Nous Toutes 35, mais aussi l'association Sexy Soucis qui viendra parler de prévention sur la santé sexuelle ou encore la Grenouille à Grande Bouche.

BF - Et cette année, on va parler d'alimentation

Camille Ceysson - Oui, notre thème est « manger » d'une façon générale, c'est-à-dire qu'on va parler des questions liées au corps (notamment la grossophobie) mais aussi à la charge mentale, aux représentations sociétales, aux discours sur la nutrition qui s'adressent toujours plus aux femmes qu'aux hommes.. Le tout dans un esprit pop et assez joyeux parce que ça fait partie de nos valeurs de proposer un événement plutôt convivial. D'ailleurs, parmi les thématiques que nous avons en réserve pour les années à venir, celui de la nourriture s'est assez vite imposé pour cette deuxième édition, parce qu'il nous faisait plaisir. On pense toutes que s'il n'y a pas à manger dans une réunion, le sujet aurait pu être réglé par un e-mail !

Propos recueillis par Geneviève ROY

Pour aller plus loin : Festival Dangereuses Lectrices à Rennes les 26 et 27 septembre – entrée libre – Voir le programme sur le site du festival