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« Je suis un homme parfait ». C'est le cri du cœur de Marc, aide à domicile, devant un groupe d'une dizaine de personnes venues écouter son témoignage à l'EPHAD des Champs Manceaux à Rennes, ce jeudi 17 octobre. Plus tôt dans la journée, nous avions écouté une jeune apprentie aux ateliers municipaux énumérer ses compétences en placo, vitrerie, peinture et autre pose de revêtement de sol. Au cœur de la première semaine de l'égalité professionnelle initiée par le ministère des Droits des femmes « Métiers en tous genres » veut relever le défi de la mixité des métiers.
La ville de Rennes – au sens de municipalité – s'enorgueillit de plus de 1000 bâtiments publics (écoles, crèches, maisons de retraite, locaux administratifs, etc.) soit 715 000 m2 à entretenir. Technicien à la régie des bâtiments communaux, Lionel Hallé insiste : « on ne construit rien, on entretient ce qui existe. »
Pour le groupe de femmes venues avec Pôle Emploi ou des organismes de formation visiter les ateliers municipaux de la Plaine de Baud, il tient encore à rappeler « nous avons ici plus de mixité que dans les entreprises du bâtiment et dans tous les pôles la féminisation est possible. »
Possible, mais pas encore totalement acquise, il est vrai, tant cette volonté d'ouvrir des postes aux femmes se heurte à une réalité : celle du choix des métiers à l'heure de l'orientation professionnelle en milieu scolaire.
C'est plutôt à l'occasion d'une reconversion que les femmes feront le choix de métiers traditionnellement masculins avait-on appris la veille du côté du centre horticole.
Les femmes réclament plus d'hommes
La régie municipale c'est 11 ateliers, 140 agents et 20 métiers différents, de la menuiserie à la plomberie en passant par la sellerie ou l'électricité ; il faut réparer les chambres froides des cantines, remplacer les rideaux des classes, sécuriser les installations sportives ou encore capitonner les fauteuils de l'Opéra.
De quoi donner des idées à celles qui en cherchent. « Cette visite m'ouvre à des choix supplémentaires » commente en fin de matinée une jeune demandeuse d'emploi.
Et pendant que les femmes s'imaginent chauffagistes ou soudeuses, les hommes, eux, sont invités à se projeter dans des métiers d'aide à la personne ou de la petite enfance.
Ici, c'est Marc et Bertrand, respectivement aide à domicile et aide-soignant en résidence pour personnes âgées, qui témoignent.
Pour eux aussi, tout c'est joué vers la quarantaine, à la suite d'un licenciement et d'une envie de changement de carrière. L'un veut devenir infirmier mais s'arrête en cours de route et s'épanouit depuis dix ans comme aide-soignant dans un EPHAD.
L'autre jongle depuis plusieurs années avec des horaires d'aide à domicile, une heure le matin pour la toilette et les courses, deux heures l'après-midi pour le ménage et le repassage, et les interventions qui s'enchaînent d'une maison à l'autre. « Je fais tout dans une maison, je suis un homme parfait » s'amuse-t-il. Les personnes âgées chez lesquelles il intervient, souvent des femmes, se sont un peu étonnées au début de voir un homme dans ce rôle-là – pour 160 salariés le service rennais d'aide à domicile ne compte que deux hommes - mais la surprise passée, Marc a su s'imposer.
Autour de la table, peu d'hommes hélas pour entendre ces témoignages. Mais l'un d'eux raconte comment au concours d'aide-soignant un jury féminin lui a clairement fait comprendre que c'était un problème d'être un homme dans ce métier. C'est Bertrand qui réagit le premier ; pour lui, les hommes ne sont pas assez nombreux ; « dans tous les métiers la mixité est intéressante – dit-il – en maison de retraite, c'est assez physique et comme je suis le seul homme de l'équipe, je suis souvent sollicité. Les femmes réclament d'autres hommes dans le service et les mamies aussi !»
Geneviève ROY
Lire aussi notre article sur Métiers en tous genres
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Perchés sur des grues le plus souvent, ils font la Une du journal de 20 heures. Peu à peu les tenants du masculinisme gagnent du terrain dans l'opinion publique sous couvert de protéger les droits des pères. Certains hommes ont choisi eux de résister à cette image trop virile à leurs yeux et se disent ouvertement pro-féministes. Yeun L-Y est de ceux-là. Il vient de participer à la traduction d'un livre américain attendu en français depuis plus de vingt ans.
Rencontrer Yeun L-Y c'est bon pour le moral. Enfin, un homme qui ne confond pas féminisme et haine du sexe masculin. Cet aide-soignant rennais vient de co-signer la traduction française du livre de John Stoltenberg, « Refuser d'être un homme pour en finir avec la virilité ». Pour l'auteur américain dont le livre fait date dans l'histoire des droits des femmes outre-Atlantique, les hommes ont le choix et peuvent refuser l'identité masculine dominante. « Les pénis existent ; le sexe masculin, non. Le sexe masculin est socialement construit » écrit-il. Yeun adhère.
« Des hommes un tant soit peu conscients de leur position de domination, des actes qu'ils peuvent mettre en place au quotidien pour asseoir leur pouvoir il y en a très peu. De la même manière que des blancs peuvent trahir leur position de blancs dans un régime raciste, Stoltenberg, dans un régime sexiste dit que les hommes peuvent trahir leur position et donc refuser d'être des hommes. Il montre comment les hommes créent les femmes comme objet pour dominer, avoir des privilèges au quotidien. Il est pour l'abolition de la masculinité puisque c'est la masculinité qui crée la féminité. »
Pour une identité morale
Stoltenberg ne se contente pas de faire des constats, il propose des pistes d'actions en déconstruisant la façon dont on produit du masculin entre autres en opposant le fils à sa mère « perçue par le père comme dangereuse pour sa virilité ».
« Il y a tout un chapitre sur le rapport au père – explique le traducteur – comment les petits garçons apprennent à ne surtout pas être en empathie vis-à-vis des femmes, en complicité avec elles ; comment la possible violence des pères vis-à-vis des mères dont sont témoins les petits garçons forge la masculinité et les aident à devenir des hommes qui reproduisent ensuite le schéma. Il fait beaucoup appel à la conscience morale. Pour lui, il existe deux identités : l'identité masculine qu'on nous apprend et l'identité morale qui est ni masculine, ni féminine mais qui est humaine, qui est une capacité à poser des actes justes »
Si ce livre était attendu depuis longtemps par les féministes dont il épouse totalement les thèses, on peut imaginer qu'il soulève des réticences dans les courants masculinistes et pro-sexe. Sorti au printemps mais fort peu présenté dans les médias, il a du mal à élargir son public. Un livre d'homme sur les hommes mais lu essentiellement par des femmes ? « C'est un peu notre problème en France – reconnaît Yeun – Il y a des hommes qui sont mobilisés mais trop peu à mon goût. C'est justement notre travail d'amener les autres hommes à agir dans cette direction. Mais j'ai l'impression que trop souvent ceux qui sont sensibilisés ou qui sont pro-féministes restent dans le cadre de la pensée ou dans des relations inter-individuelles mais ne se montrent pas beaucoup. Et du coup, ce sont seulement les femmes qui s'en prennent plein la figure par les anti-féministes et c'est un peu dommage ! »
Ca bouge sur le net
Homme féministe ou pro-féministe ? Yeun a fait son choix. « Moi, je ne me qualifierai jamais de féministe. Mais de pro-féministe sans doute ou d'anti-masculiniste. L'important pour moi c'est d'essayer d'être cohérent dans mes pratiques quotidiennes, l'étiquette importe peu. A Rennes, il y a des hommes dans les associations mixtes (Mix-Cité, Questions d'égalité notamment) et aussi quelques regroupements non mixtes d'hommes ; ce qu'il faut éviter c'est que ça devienne une sorte de complaisance entre nous, entre hommes, pour nous rassurer sur notre position d'hommes. Le problème de ceux qui s'investissent sur ces questions-là c'est qu'ils oublient un peu facilement d'où ils viennent comme si leur féminisme était arrivé comme ça. Moi, j'ai été bousculé parce que des copines féministes m'ont pointé des trucs bien précis et à juste titre. »
Que Yeun ne se sente pas trop seul tout de même, des choses bougent en France et de plus en plus d'hommes résistent à l'image qu'on veut donner d'eux notamment sur Internet. Zéro Macho a choisi son cheval de bataille : l'abolition de la prostitution. D'autres s'engagent dans un projet de veille collaborative destiné à analyser les motivations réelles de ces associations ou collectifs masculinistes qui refusent l'égalité entre les femmes et les hommes cachés derrière la défense de la parentalité partagée. « Ne plus être un homme » est aussi un réseau de blogs pro-féministes et anti-patriarcaux. Dans sa préface, Christine Delphy écrit : « Refuser d'être un homme ravivera l'espoir que des hommes participent enfin vraiment au combat, et ils peuvent y participer ». L'histoire est en marche.
Geneviève ROY
Pour aller plus loin :
Le livre : « Refuser d'être un homme pour en finir avec la virilité » de John Stoltenberg traduit en français par Mickaël Merlet, Yeun L-Y et Martin Dufresne – préface de Christine Delphy – édition Syllepse (2013)
Sur Internet : une interview de John Stoltenberg à lire sur le blog d'Isabelle Alonso
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Avec ses journées de rentrée, l'ARACT Bretagne a voulu mettre l'accent sur l'obligation faite aux entreprises de favoriser l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Une occasion de se dire que s'il reste beaucoup à faire, des évolutions sont tout de même manifestes. A la SNCF, venue témoigner le 24 septembre à Rennes, plus d'hommes que de femmes choisissent de travailler à temps partiel.
L'heure de la rentrée a sonné à l'ARACT Bretagne en matière d'égalité professionnelle. Quatre journées de réflexion ont été programmées pour la région en septembre (le 10 à Brest, le 24 à Rennes et le 25 à Vannes) et octobre (le 10 à St Brieuc). L'objectif de ces journées : donner des repères aux entreprises pour agir en faveur de l'égalité professionnelle hommes/femmes, rappeler la réglementation et présenter les ressources disponibles.
Les bretonnes travaillent plus
Quelques constats s'imposent tout d'abord. En termes d'emploi, les inégalités hommes/femmes sont encore bien réelles en France. Bien qu'elles soient plus diplômées, les femmes accèdent moins facilement que les hommes aux postes les plus qualifiés ; 9% sont cadres contre 13% d'hommes.
Les femmes exercent dans des secteurs moins rémunérateurs tels que l'industrie agro-alimentaire, le commerce ou la restauration et travaillent également plus souvent que les hommes à temps partiel (37% contre 7%). Elles occupent plus souvent des emplois précaires ; 25% seulement sont en CDI à temps plein contre 43% des hommes. Enfin, au niveau de la rémunération, les femmes touchent 25% de salaire brut en moins et à type d'emploi égal, elles restent payées 6% de moins que les hommes sans que cet écart trouve d'explication.
Les chiffres de la Bretagne ne sont pas éloignés des chiffres nationaux même si la région peut s'enorgueillir d'un taux d'accès à l'emploi plus élevé pour les femmes (61,3% contre 59,9%).En 2009, en Bretagne, une femme touchait un salaire moyen mensuel de 1731€ quand un homme percevait 2308€. Autrement dit, il faudrait qu'une femme travaille un trimestre de plus pour atteindre à la fin de l'année le même salaire qu'un homme.
D'autres inégalités persistent notamment en matière de santé au travail. Entre 2006 et 2010 si le nombre d'accidents du travail a baissé de 8% chez les bretons, il a augmenté de 6% pour les bretonnes.
Autant de chiffres qui démontrent s'il fallait encore convaincre que les dispositifs visant à réduire les inégalités professionnelles n'ont pas atteint leurs objectifs malgré les nombreuses lois mises en place au fil des années.
Ainsi, malgré l'obligation de négocier un accord d'égalité professionnelle - ou à défaut de mettre en place un plan d'action - dans chaque entreprise quels que soient ses effectifs, seulement 475 dossiers ont été déposés en Bretagne soit 25% des entreprises assujetties. Les autres s'exposent à des pénalités qui pourraient d'ailleurs être prochainement durcies par la nouvelle loi sur l'égalité ; grâce au volontarisme affiché du ministère des droits des femmes, des mises en demeure sont adressées régulièrement aux entreprises les plus récalcitrantes.
La SNCF déjà mobilisée
A titre d'exemple, l'ARACT avait invité pour sa session de Rennes une entreprise pionnière en la matière : la SNCF.
Marie-Hélène Busson, chef de projet diversité à la direction des ressources humaines de la SNCF, a retracé le parcours de son entreprise qui malgré un taux de féminisation encore réduit - 19,6% pour la France, 19,8% en Bretagne - a mis l'égalité professionnelle au cœur de sa politique depuis déjà plusieurs années.
« En tant qu'entreprise nationale – rappelle Mme Busson – la SNCF se doit de montrer l'exemple pas pour dire qu'elle est plus forte que les autres mais parce qu'elle est plus visible. Avec 156 000 collaborateurs, la SNCF est comme un échantillon de la population française. Il y a aussi des hommes qui ont du mal à faire de la place aux femmes et des femmes qui n'osent pas prendre les places de cadres. Depuis avril 2013, nous nous sommes aussi engagés à communiquer auprès des différentes entreprises avec lesquelles nous travaillons pour leur dire : et vous, qu'est-ce que vous faites pour l'égalité hommes/femmes ? »
Un certain nombre d'actions ont pu être mises en place par la SNCF depuis la signature du premier accord en 2006 notamment des formations de managers destinés à lutter contre les stéréotypes lors des recrutements et des supports transmis aux équipes.
« La mixité professionnelle est un levier d'innovation – assure Marie-Hélène Busson avec beaucoup de conviction – Quand on se dit qu'on est à 19,6% de féminisation alors que les femmes représentent 51,6% de notre société, on voit bien qu'on se prive de talents. Par ailleurs, une étude a montré que ce sont majoritairement les femmes qui achètent des billets de train ; quand on transporte dix millions de voyageurs chaque année, comment répondre aux besoins d'une acheteuse si on n'a pas de femmes dans l'équipe ? Les femmes, sont aussi un atout business ! D'autre part, on est conscient que les femmes ont aujourd'hui des retraites plus petites que les hommes, comment fait-on pour que nos salariés ne rencontrent pas les mêmes problématiques demain ou après-demain ? »
Un nouveau dispositif en décembre
« L'égalité professionnelle, c'est aussi pour les hommes » dit encore la responsable de la SNCF qui rappelle qu'eux aussi sont contents de pouvoir « rentrer chez eux à 18h 30 et de ne pas avoir de réunions à 7h du matin ». En Bretagne, on compte 700 cheminotes. Si deux d'entre elles sont conductrices de train, on peut cependant noter que les femmes travaillent essentiellement dans des domaines traditionnellement féminins : 95% du personnel paramédical mais seulement 3,6% pour les métiers de l'infrastructure. En revanche, il faut aussi noter qu'en chiffres réels – et non pas en pourcentage - plus d'hommes que de femmes sont aujourd'hui en temps partiels choisis. Et sur les 187 hommes concernés, près de 50% déclarent avoir choisi ce mode de travail pour élever leurs enfants.
Devenue « territoire d'excellence » depuis la signature de la convention avec l'Etat en décembre 2012, la Bretagne est région expérimentale en matière d'égalité professionnelle, de retour à l'emploi après un congé parental et de mixité des métiers. Dans ce cadre, l'ARACT a été désignée pour mettre en place un nouveau dispositif afin d'accompagner les entreprises de moins de 300 salariés ; les clusters égalité débuteront en décembre. Si la SNCF montre la voie, tout est encore possible pour les autres entreprises régionales qui sont invités à prendre le train en marche.
Geneviève ROY
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S'il fallait définir le théâtre de Marine Bachelot, c'est le mot « militant » qui viendrait à l'esprit. Pour cette féministe impossible d'écrire ou de mettre en scène en faisant abstraction de ses convictions.
« Mon expérience militante, les réunions tous les quinze jours puis les soirées où des amitiés ont commencé à se développer, tout ça a rapidement contaminé mon travail » explique-t-elle, se souvenant de cette marche de nuit dans les rues de Rennes, un soir d'octobre 2007 où elle a vraiment pris conscience que les femmes devaient encore se battre au quotidien pour occuper leur place dans la société.
« Pendant dix ans – dit-elle encore – j'ai fait des recherches sur le théâtre d'intervention et j'ai toujours voulu faire du théâtre politique, engagé. Il y a donc eu une rencontre entre mon théâtre et mon engagement militant. Le féminisme est aujourd'hui un des axes principaux de mon travail. »
Ses lectures des théoriciennes du féminisme mais aussi l'actualité et l'histoire impulsent et nourrissent son écriture. D'abord à partir de lectures-débats de manifestes féministes, aujourd'hui avec des pièces qu'elle écrit et met en scène, elle a permis à tout un public non seulement de se poser des questions sur la place de la femme dans la société mais aussi de s'interroger sur sa propre place. « Dans le débat qui suit les spectacles – raconte la jeune femme – on voit des hommes qui prennent la parole pour dire : « j'ai pris conscience que je suis à tous points de vue du côté des dominants mais qu'est-ce que je peux faire maintenant ? » Moi, je ne suis pas là pour apporter des solutions mais pour susciter les discussions. »
Ainsi en 2009 pour son spectacle déambulatoire « Histoire de femmes et de lessives » qui retrace l'histoire d'une institution de rééducation pour jeunes filles, elle a libéré la parole des anciennes pensionnaires, celles qu'elle a rencontrées pour écrire la pièce mais aussi les autres venues nombreuses aux représentations.
Au fil des autres spectacles – « La femme, ce continent noir » en 2010, « A la racine » en 2011 ou encore « La place du chien » en 2012 – Marine continue à s'attaquer au patriarcat, « ennemi du féminisme » et aux violences de toute sorte qui découlent pour elle d'un même système de domination. Elle revendique de pouvoir le faire parfois avec humour comme lorsqu'elle imagine l'improbable rencontre de Jésus, Angela Davis, Shérazade, Eve et Freud.
Au sein du collectif rennais Lumière d'Août, elle a su apporter une nouvelle façon d'envisager la création. «Le féminisme devient – dit-elle – un matériau commun de réflexion même si ce n'est pas sans heurt. Chacun doit faire son cheminement à son rythme, parfois les discussions partent en vrille. Mais les choses les plus radicales, quand elles sont intégrées dans un spectacle, ça passe mieux. »
Autre expérience en marge des spectacles, Marine a prêté son concours à un travail réalisé par une compagnie de danse – Danse à tous les étages – auprès de femmes éloignées du monde du travail. Leurs fragilités psychologiques, leurs relations difficiles avec des conjoints parfois violents ont été réinvesties dans un spectacle qui a conduit certaines à des actes décisifs dans leur vie personnelle.
« Le théâtre militant – conclut Marine Bachelot – a aussi cette fonction de se réchauffer, de trouver ensemble une nouvelle énergie ». Une utilité sociale en quelque sorte que la jeune femme revendique pleinement, heureuse dit-elle « de se sentir utile » dans ce combat.
Geneviève ROY
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Vous croyez connaître des femmes artistes parce que vous pouvez nommer quelques chanteuses, quelques danseuses, quelques comédiennes. Mais quand, comme Céline Le Corre, vous vous retrouvez un jour à devoir faire une liste, les choses se compliquent. Et malgré son attention déjà ancienne aux questions d'égalité la Bretagne ne semble pas plus en avance que les autres régions de France. Bientôt, un collectif HF prendra la vraie mesure du problème.
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C'est une priorité de la rentrée des classes pour le ministère de l'Education Nationale. L'année 2013 a été définie comme une année de mobilisation pour « l'égalité entre les filles et les garçons à l'école ».
Mais pour la Bretagne, qu'est-ce que ça change ?
En effet, comme le rappelle Nicole Guenneugues, chargée de mission pour l'Académie de Rennes, « la question est prise en compte dans la continuité depuis les années 80 ». Faut-il en déduire qu'il ne reste plus rien à faire ? Bien sûr que non. Et au contraire, cette attention portée par les plus hauts responsables nationaux est l'occasion de relancer la dynamique en Région. « On a toujours besoin de prouver qu'on est légitime » reconnaît Nicole Guenneugues qui se réjouit du soutien ainsi apporté par le ministère.
L'Académie de Rennes va donc mettre à profit cette année pour reprendre la convention signée en 2010 avec quelques partenaires dont la Région, la Draaf, la Préfecture et les quatre conseils généraux, solliciter à nouveau les collectivités locales les moins motivées et rendre plus visibles les actions déjà menées dans les établissements scolaires.
Pour Nicole Guenneugues, le « maillon faible » est de faire connaître le dispositif dans les établissements. Cette rentrée est donc l'occasion d'une campagne de communication qui s'appuie sur une affiche (notre photo) et incite chaque chef-fe d'établissement à mettre en place un-e référent-e égalité en charge du dossier ce qui pour l'instant ne concerne qu'environ 30% des établissements, public et privé confondus.
Depuis cette nouvelle rentrée scolaire, « les oreilles sont un peu mieux ouvertes » dit encore la chargée de mission de l'Académie évoquant des demandes de formation émanant par exemple d'un groupe d'infirmiers-ières du Finistère.
« On est entouré de gens qui pensent qu'on ne peut rien faire. Je crois au contraire qu'il faut s'emparer de cette fenêtre ouverte par le gouvernement pour faire comprendre qu'il ne s'agit pas d'une chose en plus, à côté, mais que ça imprègne tout ce qui se joue ailleurs. Ca concerne le contenu des enseignements mais aussi la façon dont on gère un établissement. Chacun-e, enseignant-e, CPE, infirmier-ière, etc. doit se demander comment dans sa pratique professionnelle il-elle peut faire bouger les choses. Il y a encore beaucoup de freins, mais il faut arriver à faire comprendre que tout le monde y gagne, les filles ET les garçons. »
Geneviève ROY
Voir aussi le site dédié ABCD de l'égalité
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Femmes en chemin
Nos rendez-vous autour de femmes inspirantes, chaque 3ème jeudi du mois, se poursuivent au salon de thé culturel Références Electriques, 4 place du Souvenir à Rennes.
Prochaine date à retenir :
Le 15 juin avec Magali Guirriec, psychologue du travail, fondatrice de Yenea et spécialiste de l'intergénérationnel en entreprise