« On remet le couvert » dit avec humour Marie Karedwen, la coordinatrice du projet. Trois ans après le premier numéro, la revue F comme fièr.e.s revient avec ses 64 pages de culture féministe, mais aussi une exposition et pas que.
Une équipe réduite mais toujours dynamique et de nombreuses propositions en ce mois de mars à Rennes, l'Imprimerie Nocturne n'a rien perdu de son militantisme.
Entre temps il y a eu R comme Répressions et L comme Langues. Le premier numéro de cette revue pas comme les autres date d'octobre 2020 et s'intitulait déjà F comme Fièr.e.s. L'équipe de l'Imprimerie Nocturne était, comme tout le monde à ce moment-là, en pleine période covid et peinait à reprendre son souffle.
En ce mois de mars 2024, c'est avec le sourire que Marie Karedwen, la coordinatrice du projet, se réjouit de l'actualité de l'association. « Nous surgissons en mars ! » s'enthousiasme-t-elle avant de dérouler les différents rendez-vous prévus à Rennes dans les jours à venir.
Point d'orgue, la revue en vente dans tous les événements organisés mais aussi dans quelques librairies rennaises et sur le site de l'Imprimerie Nocturne, donne aussi lieu à une exposition présentée tour à tour à la MIR et au Jeu de Paume. « Elle est constituée de choses qu'on retrouve dans le numéro 1 et le numéro 2 de la revue – commente Marie Karedwen – mais il y a aussi des photos déjà produites pour le site et des contenus inédits ».
A comme Activisme, E comme Ecologie, Q comme Queer... c'est sous forme d'abécédaire qu'une fois encore l'équipe de l'Imprimerie Nocturne s'amuse à décliner les différentes thématiques. Sans oublier un V comme Vous êtes ici qui permet de se déplacer sur une carte de Rennes à la découverte des différents lieux militants.
Des talents multiples, des propositions variées
Et c'est bien de féminismes au pluriel que l'on parle. « Il y a énormément de visions féministes – estime Marie Karedwen - chaque porte qu'on pousse en ouvre une autre et ça devient un peu labyrinthique ; on ne peut pas réduire le féminisme à une seule façon de voir. Pour nous, en tout cas, en termes de luttes et de droits, les questions LGBTQIA+ ont tout autant droit de citer ! »
Comme pour la revue, l'exposition c'est à la fois de la rédaction, de la photographie et de l'illustration. De quoi mettre en valeur les multiples talents des créateur.ices. Autour de Marie, photographe et rédactrice, il y a aussi Ismaël Hadour qui « fait la maquette et quelques illustrations », Alice Bertrand, illustratrice, Cyrille Cléran , rédacteur et Maxime Hardy, rédacteur et illustrateur. Au menu : « des portraits de femmes inspirantes et de leurs allié.e.s dressant un panorama des luttes passées et présentes » mais aussi de quoi déconstruire la société patriarcale, les injonctions masculinistes et trouver des idées de lectures, films, podcasts... L'Imprimerie Nocturne fait feu de tout bois pour alimenter nos réflexions.
« On est tou.te.s multicordes - explique Marie – moi je fais de la reliure et Alice est professeure d'Arts Plastiques ; ensemble nous allons aussi animer un atelier en non mixité au Jeu de Paume au cours duquel on pourra réaliser un petit carnet pour se raconter. »
Comme une « résonance » à l'exposition, à l'occasion du vernissage à la MIR le 10 mars, le spectacle Elles, l'autre mémoire de la Compagnie des Combats Ordinaires sera présenté tandis qu'un concert au bar le Papier Timbré aura lieu le 28 mars. De nombreux rendez-vous qui donnent à voir les différents visages du webzine culturel rennais.
Geneviève ROY
