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Les noms des clubs ne sont pas très « girly » pourtant les équipes des Scorpions et des Samouraïs sont bel et bien constituées uniquement de filles.

Samedi au stade du Berry, dans le quartier Villejean de Rennes, le ballon de foot était réservé aux filles grâce à l'action de neuf joueuses déterminées à donner le Ballon aux filles.

Qu'il s'agisse du tournoi organisé pour les adolescentes des quartiers prioritaires de la ville ou des passants auprès desquels elles se livrent à un sondage, l'accueil est plutôt encourageant.

L'an dernier, le tournoi se passait dans le quartier de Bréquigny ; cette année c'est à Villejean que l'équipe du « Ballon aux filles » a élu domicile. Au sein du Cercle Paul Bert, Anaïs, Camille, Tracy, Julie et les autres, cultivent le projet de fonder prochainement une association toute dédiée à la promotion du foot féminin afin d'encourager les adolescentes des quartiers à s'inscrire dans des clubs. Une démarche parfois difficile quand les garçons restent largement majoritaires sur les terrains d'entraînement.

Lors d'une tournée de sensibilisation dans les collèges, les jeunes femmes ont constitué des équipes de cinq à sept joueuses pour participer au tournoi. Les plus jeunes ont entre onze et quinze ans et la principale coupe qui les attendait au stade du Berry était celle du fair-play. Au total, une centaine de concurrentes et autour de 300 spectateurs pour les soutenir ! « Il y a un super esprit – commente Anaïs, joueuse de l'équipe féminine de Rennes Bréquigny – les filles sont surtout là pour s'amuser entre copines ! »

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Un jeu moins physique mais plus fair-play

« Notre projet, soutenu par la ville de Rennes et quelques partenaires, s'accompagne de la réalisation d'une vidéo pour lutter contre la discrimination dans le football féminin – dit-elle encore – On constate que la Bretagne est une région assez sensibilisée et que les gens sont contents de voir des filles qui jouent, qui savent jongler avec le ballon. »

Suite à une démonstration en centre ville, elles ont demandé leur avis aux passants ; il ressort principalement que le jeu des filles est jugé un petit peu moins rapide et moins physique que celui des garçons, mais plus positif pour le grand public parce qu'on y parle moins de « sous » et qu'il y a moins de « simulations » !

Le tournoi de samedi était bien sûr destiné aussi à inciter les filles à rejoindre durablement les clubs déjà existants. « L'année dernière – se souvient Anaïs – après cette journée, une fille a signé à Bréquigny et c'est une bonne recrue puisqu'elle est maintenant au pôle espoir et joue en équipe de Bretagne ».

Geneviève ROY