Plus de trois ans qu'elles attendaient la véritable condamnation de leur violeur et la fin d'un marathon judiciaire qui aura duré plus de six ans.

Cette fois-ci, Julie* et les six autres victimes reconnues espèrent pouvoir tourner la page. Neuf ans après son viol, la jeune rennaise rentre du troisième procès – retardé pour cause de covid – et se dit satisfaite du verdict.

Son agresseur, jugé pour une tentative de meurtre et six viols, a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté de 18 ans et d'un suivi socio-judiciaire de dix ans.

Julie se dit aujourd'hui « soulagée », un peu amère tout de même que la peine initiale de trente ans ait été diminuée sous prétexte que le condamné aurait « évolué » depuis les faits. Elle ne veut pas y croire et avoue que ce troisième procès fut encore plus pénible que les deux précédents ; un moment « insupportable » dit-elle.

Voilà deux ans, elle nous avait raconté son histoire, soucieuse de redonner toute leur place aux victimes. « Les tribunaux ne sont pas faits pour les victimes (…) La justice est lente, mais j'ai tout le temps envie de m'en sortir et de me battre » nous confiait-elle alors.

 

 

pancarte

Relire l'article « Viol : quand la justice est lente » publié en novembre 2019

Relire « Le gouvernement dit "fuck" aux femmes », témoignage de Julie à l'occasion des manifestations contre la nomination des ministres Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti au gouvernement, article publié en août 2020

 

*Le prénom a été changé

Photo : pancarte lors d'une manifestation à Rennes en novembre 2018