C'est aujourd'hui, un constat qui ne se discute plus : les femmes se préoccupent davantage de la santé de leurs proches que de leur propre santé.
Alors que les maladies cardiovasculaires sont présentées comme la première cause de décès des femmes, les facteurs de risque sont mal ou pas connus.
La Mutualité Française de Bretagne en a fait une priorité cet automne.
On constate une forte augmentation des cancers chez les femmes dont la santé se précarise en même temps que se modifient leurs habitudes de vie. Mais plus encore que le cancer du sein, aujourd'hui les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et l'infarctus du myocarde sont la première cause de mortalité chez les femmes.
Or, rappelle la Mutualité Française de Bretagne (MFB) il est possible d'agir sur certains facteurs pour diminuer les risques. L'alimentation, l'activité physique, le tabac, l'alcool ou encore le stress jouent un rôle majeur dans l'apparition des maladies cardiovasculaires. Les femmes sont notamment particulèrement vulnérables durant trois périodes de leur vie : sous contraception, durant la grossesse et à la ménopause. Autant dire quasiment tout au long de leur vie d'adultes donc beaucoup plus que les hommes. Et les symptômes annonciateurs de malaises ne sont pas les mêmes pour elles que pour les hommes.
Ceux des hommes sont désormais bien connus et permettent d'alerter au plus vite ; ce qui n'est pas le cas pour les femmes. Pas de grande douleur dans la poitrine ou dans les bras, pour elles, on notera plutôt des nausées, une grande fatigue ou un essoufflement anormal. Or, on sait que dans le cas d'un infarctus, il est primordial d'agir dans les quinze premières minutes.
C'est pour permettre aux femmes de prendre vraiment leur santé en main que la MFB a organisé cet automne plusieurs séries d'ateliers gratuits notamment à Combourg en Ille-et-Vilaine et à Saint-Jean Brévelay dans le Morbihan.
« La charge mentale n'est pas une fatalité »
Dans le même temps, et jusqu'au 10 décembre, c'est à Ploemeur (56) qu'on s'est penché sur la charge mentale, un autre concept largement féminin. Partage d'expériences, soutien, écoute, outils de gestion du stress, des émotions et de la pression sociale, communication non violente, lâcher prise, sophrologie... de nombreux éléments ont été répertoriés pour répondre aux attentes des participantes, « la charge mentale n'étant pas une fatalité et la santé mentale une priorité » selon le site de la MFB.
Enfin, pour les jeunes mamans, un webinaire sur le post-partum , ce bouleversement encore tabou dont l'impact sur les mères et leur entourage n'est pourtant plus à démontrer, a été animé par Sophie Adriansen, autrice de la BD « La remplaçante ».
Défendant son engagement sur l'égalité femmes/hommes et en lien avec l'Agence Régionale de Santé qui se dit également inquiète de la santé des Bretonnes, la MFB a donc mis toutes ses forces dans cette bataille qu'il reste à gagner. Une occasion d'échanger aussi entre femmes sur les cancers du sein ou du col de l'utérus ou l'ostéoporose mais aussi tout ce qui touche à la vie affective et sexuelle à tous les âges avec les bouleversements hormonaux qui s'y rattachent. Sans oublier les ateliers spécifiques pour les seniores. Parce que les bienfaits de la prévention sont désormais connus et que du côté de la recherche, on continue à se concentrer plus souvent sur le corps des hommes que sur celui des femmes !
Geneviève ROY