Elles sont toutes les deux mamans et connaissent des mères de jeunes enfants. Elles savent que, seules avec leurs enfants ou pas, les femmes ont souvent du mal à trouver du temps pour elles et des espaces pour se poser. Alors, elles ont imaginé une formule pour permettre de reprendre du souffle le temps d'un week-end.
Avant de mettre en place des prestations à plus grande échelle, Aurélie Fontaine et Tiffanie Osswalt proposent à cinq premières chanceuses de tester un week-end du kiff les 27 et 28 janvier quelque part dans le Finistère.
Un petit village dans la baie de Morlaix, à deux pas de la mer et de la nature. Un break de deux jours sans enfants, sans contraintes, juste pour soi. Ecrire, discuter et partager « sans filtre », réfléchir ou tout simplement selon Aurélie Fontaine (photo 1) « avoir un espace physique et mental qui soit à 100% pour elles ». Voilà qui comblerait beaucoup de femmes, de jeunes mères en particulier.
« Nous avons imaginé ce week-end autour de plaisirs simples comme partager un repas, marcher ensemble dans la nature, discuter de nos parcours, de nos convictions, de nos engagements ; le tout dans un cadre bienveillant et porté par la sororité » décrit pour sa part Tiffanie Osswalt (photo 2) qui dit avoir rêvé de ce type de proposition lorsque ses propres enfants étaient très jeunes. « Mon éveil au féminisme a coïncidé avec ma période de post-partum – dit-elle – et j'aurais aimé, dans ce tourbillon de la maternité, pouvoir déposer mes difficultés sans crainte d'être jugée ou minimisée dans mon vécu ».
« Etre plus fortes ensemble
contre toutes les oppressions »
Les quelques chanceuses qui s'apprêtent donc à inaugurer la formule seront accueillies sur des temps entre elles – des repas préparés et partagés ensemble, un cercle de parole le samedi soir, un brunch le dimanche midi – et des temps de solitude bienvenue pour lire, marcher ou ne rien faire, mais aussi des ateliers auxquels pourront se joindre d'autres personnes qui ne bénéficieront pas de tout le week-end.
L'atelier d'écriture sera animé par l'autrice Maaï Youssef, celui sur les stéréotypes filles/garçons et l'éducation au consentement par Aurélie Fontaine et celui sur la parentalité et la communication avec l'enfant par Tiffanie Osswalt.
« C'est chouette, on est contentes – s'enthousiasme Aurélie Fontaine – mais pour nous, ça ne va pas assez loin. » Le souhait des deux jeunes femmes est de pouvoir ouvrir plus grandes les portes de ce type de temps de pause et notamment d'y inclure des femmes précaires et/ou isolées et permettre au plus grand nombre de découvrir comment « être plus fortes ensemble contre toutes les oppressions qu'elles subissent » en tant que femmes.
Dans cet objectif, Aurélie Fontaine et Tiffanie Osswalt travaillent à la fondation d'une association, Kiff ta Mère, et à la recherche de financements publics ou privés. De quoi offrir une ou deux fois par an des week-ends « totalement gratuits ou en tout cas à des tarifs dérisoires ».
Geneviève ROY
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