A l'initiative du CSA et en collaboration avec l'association Femix'Sports, le 24 janvier a eu lieu la deuxième édition des 24 heures du sport féminin.

 

 

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Comme l'an dernier, les objectifs affirmés des organisateurs étaient « de permettre au sport féminin de gagner en visibilité et de contribuer à sa meilleure représentation dans les médias ».

Un peu partout en France, cette journée a aussi été l'occasion de mettre en avant la mixité dans toutes les disciplines sportives et de favoriser la découverte de sports ouverts aux filles.

C'est cet événement que les deux équipes féminines du Rennes Sports Sous Marins ont choisi pour organiser la deuxième édition d'un tournoi de hockey subaquatique féminin.

 

 Entretien avec Morgan Rocha, joueuse du RSSM et chargée de communication pour le tournoi des 24 et 25 janvier.

Qu'est-ce que le hockey subaquatique ?

C'est un sport récent qui est apparu au début des années 60 ; il se joue en apnée sur le fond d'une piscine avec six joueurs-euses dans chaque équipe qui sont équipé-es de palmes et d'un tuba et qui en apnée avec une crosse vont pousser un palet pour le mettre dans le but adverse.

Quels sont les pays dans le monde où ce sport est le plus développé ?

Au niveau masculin, la France est championne du monde ; au niveau féminin, le podium se joue entre l'Angleterre et la Hollande ; la France est plutôt bien placée au niveau mondial, elle est cinquième ! Mais ce sont les équipes de l'hémisphère sud qui tiennent le haut du podium au niveau mondial, la Nouvelle-Zélande et l'Australie !

Quelle place cette discipline a-t-elle dans le sport en Bretagne ?

Le hockey subaquatique est actuellement en plein développement en Bretagne ; sur la région de nombreux clubs existent. En Ille-et-Vilaine, il y a le club de Rennes et celui de Combourg et Saint-Malo ; il y en a également dans les autres départements : à Dinan, Saint-Brieuc, Brest, Douarnenez... à Nantes, qui est dans notre région également !
Chaque club a plusieurs équipes, essentiellement encore des équipes masculines, qui évoluent dans différentes divisions. Au niveau de la Bretagne, nous avons de plus en plus d'équipes féminines puisque depuis l'année dernière on peut même faire un vrai championnat de Bretagne ; on a sept équipes qui se présentent au championnat de Bretagne, ce qui n'était pas le cas avant où on tournait en général à deux équipes sur toute la Bretagne. C'est donc en plein essor actuellement !

nageusesQui sont les femmes qui pratiquent ce sport ? Doit-on d'abord commencer par la plongée ?

C'est assez varié en fait. On a des filles mineures qui sont surclassées pour jouer en adultes ; également quelques filles au niveau junior, mais un petit peu moins. Nous, dans notre équipe ça va de la vingtaine d'années jusqu'à plus de quarante ans.
Certaines viennent de la plongée, d'autres de la natation ou de la natation synchronisée. De plus en plus maintenant, les gens arrivent par le bouche à oreille notamment grâce aux initiations qu'on organise pour le grand public dans les forums des associations par exemple ou parce que des copains leur ont dit que ça existait. Avant, c'était vraiment spécifique au milieu sous-marin alors que maintenant, ça prend une ampleur un peu plus importante.

A l'occasion des 24 heures du sport féminin 2015, qu'est-ce que vous avez choisi de mettre en avant ?

Notre envie était de créer une compétition féminine et que ce soient des filles qui la mettent en œuvre pour qu'elles ne soient pas juste consommatrices de la compétition mais vraiment actrices ! Donc, nous avons tout mis en place du début à la fin et notamment on a proposé aux filles également d'arbitrer cette compétition car on veut aussi développer cet aspect-là. Ce week-end, douze joueurs ont pu valider leur formation et devenir arbitre de niveau régional, dont sept filles.
Le but du jeu, c'est de pouvoir faire progresser le niveau féminin d'une manière générale. Actuellement, ce sont les équipes de la région parisienne qui tiennent le haut du tableau parce que leurs clubs existent depuis plus longtemps et qu'elles ont plus de facilités d'entraînement. Donc, ce week-end on a choisi de mixer toutes les équipes afin que les filles jouent avec d'autres filles qu'elles ne connaissaient pas, briefées par des joueuses de haut niveau, soit des filles de l'équipe de France soit d'équipes étrangères venues d'autres pays d'Europe notamment l'Allemagne, l'Irlande ou la Belgique, pour faire progresser tout le monde.

sousmarine2Avec une partie d'initiation ou de découverte du sport aussi ?

Pour que les gens puissent connaître un peu ce qu'est le hockey subaquatique on a filmé les matches en direct pour les retransmettre sur des écrans dans les gradins ; on a aussi proposé des initiations le samedi et le dimanche ouvertes à tout le monde, dans le petit bassin. Il n'y avait pas besoin de savoir très bien nager puisqu'il y a pied partout et on prêtait les palmes et les tubas. Une cinquantaine de personnes s'y sont essayées.

Si tout se passe sous l'eau et qu'il est difficile de suivre les compétitions, est-ce que ce n'est pas un frein pour faire connaître ce sport ?

C'était un frein, oui, mais de plus en plus les compétitions sont médiatisées ; maintenant sur les championnats internationaux - championnat d'Europe ou championnat du monde - en fonction du lieu où ça se trouve les matches sont retransmis sur Internet et peuvent être suivis partout dans le monde. Sur Rennes, on aurait aimé le faire mais la piscine ne dispose pas de connexion Internet. En revanche, c'est un aspect du sport qui est en plein développement et la région Bretagne est relativement pilote dans ce domaine-là ; c'est une des premières régions qui le médiatisent. Sur le bord du bassin, il y a toute l'ambiance du match qui est là, quand même !

L'année dernière, à l'occasion des 24 heures du sport féminin, vous aviez déjà proposé la même chose, quelles ont été les retombées ?

C'était la première édition, donc, c'était un peu le tâtonnement, mais le tournoi avait énormément plu aux joueuses qui, du coup, se sont bousculées cette année pour s'inscrire, donc, c'est pas mal. Au niveau de notre club, ça a donné une certaine place et un certain poids aux équipes féminines !

Propos recueillis par Geneviève ROY

Photos sous-marines : Diederick ENGELBRECHT

Pour aller plus loin :
Pour pratiquer le hockey subaquatique à Rennes, rendez-vous à la piscine de Bréquigny le lundi et le vendredi de 20h à 22h ou le dimanche de 13h à 15h et parfois le samedi soir pour des matches amicaux.